Élections : après les petits partis, la lourdeur administrative rattrape les grands

11/07/2025

Je suis d'accord avec le député Vojetta. Les candidats sont les otages d'une surcharge administrative devenant, on le constate, antidémocratique. Et ça ne date pas d'hier...

1/ Un dossier de candidature, c'est 15 documents. 3 pour le titulaire (déclaration, pièce d'identité, attestation d'inscription sur les listes électorales). 3 pour le suppléant. 3 pour le mandataire. 2 pour les attaches partisanes. Et 4 autres (internet, imprimeur...). 

2/ Tout candidat doit ouvrir un compte bancaire. Même s'il ne dépense rien d'autre que les circulaires et les bulletins de vote, documents officiels. En 2022, plus de 50 candidats ont été déclarés inéligibles pour non-ouverture d'un compte qui n'aurait connu AUCUN mouvement.

3/ Les banques aussi, ça les énerve. Et elles le font savoir en refusant d'ouvrir un compte ou en laissant volontairement traîner les choses. Donc plus de la moitié des candidats ont du saisir la Banque de France pour obliger un établissement à les accueillir. Et comme les élections ont lieu juste avant l'été, les candidats se retrouvent tributaires des vacances, de l'absence de bonne volonté et donc de la lenteur des banques (on peut les comprendre, ce n'est absolument pas rentable d'ouvrir un compte bancaire). En attendant l'ouverture du compte, ce n'est pas au candidat de payer, mais au mandataire. Si le candidat paye directement plus de 150 euros, son compte est rejeté. Donc c'est le mandataire qui paye, et le candidat doit rembourser le mandataire ensuite...

Toutes ces lourdeurs, les petits partis les connaissent... depuis 1988 et la loi sur la transparence financière de la vie politique. Les chapelles représentées au Parlement n'ont rien voulu savoir. Elles, arrivaient à ouvrir leurs comptes. Elles ne vivaient pas le problème. 

Aujourd'hui, les choses changent. Même les grands partis galèrent. Repenser le déroulement des élections devient aussi LEUR intérêt. Alors au boulot, on vous regarde ! Une bonne piste pour tout simplifier : une banque de la démocratie.