Euthanasie : pourquoi l'évolution du texte inquiète le militant de la cause animale que je suis

Avec le gouvernement Bayrou, la proposition de loi sur l'aide active à mourir est revenue sur le devant de la table, pilotée par le député de gauche républicaine Olivier Falorni (apparenté MoDem).
Lever le tabou sur la mort
Je n'ai jamais caché mon regard bienveillant à l'endroit de ce texte. D'abord parce que M. Falorni est un homme avec lequel je partage des convictions, comme la défense limpide de la laïcité, la cause animale... et donc la mort dans la dignité. Dans notre société s'est installé un tabou sur la mort ; d'origine religieuse, il s'est aujourd'hui généralisé à l'ensemble de l'opinion. Lorsque la maladie, ou les séquelles d'un accident, répandent la souffrance dans le quotidien de la personne touchée, des souffrances qui ne disparaîtront jamais, j'estime que cette personne, ou à défaut, sa famille, doit avoir la possibilité de choisir la durée de sa souffrance. Tout est dans ce mot porteur de liberté : CHOISIR. En conséquence, la mort dans la dignité est licite lorsqu'elle est le choix des concernés, et le médecin ne saurait être à l'initiative qu'en cas d'empêchement du souffrant. Mais, comme dans de nombreux cas, le danger est venu de la France insoumise.
L'euthanasie pour simple convenance est un crime, et doit le rester
En effet, la députée Élise Leboucher (qui n'a aucun lien avec mon ami Jacques Leboucher, président historique du mouvement que j'ai aujourd'hui l'honneur de conduire) a introduit la possibilité systématique de recourir à l'action du médecin. Une disposition qui peut très vite dériver vers l'abus de faiblesse. Que penser d'un hôpital qui, dans le seul but de libérer des lits ou des places, profiterait de la faiblesse de certains de ses malades en souffrance, en les orientant vers une euthanasie de masse pratiquée par ses infirmiers ? Moi-même militant de la cause animale, je suis horrifié par la pratique de certaines fourrières et cliniques qui euthanasie les animaux non revendiqués au bout de quelques semaines. Horrifié par ces entreprises qui utilisent la solution de facilité et d'indignité pour se séparer de vies qu'ils jugent encombrantes. Comment pourrais-je accepter pour l'espèce humaine le risque d'un scénario d'horreur et de cynisme dont j'espère que bientôt plus aucun animal ne le vivra ? Toutes les dérives sont à combattre, et ces deux-là en font partie. Puisse ce sinistre amendement être retiré en vue de donner une chance au droit d'évoluer de façon vertueuse.
