Incidents et attitudes déplacées à Boulogne : ma réaction

14/03/2025

Les altercations d'hier au conseil municipal de Boulogne m'attristent sans me surprendre. J'appelle au calme & à la remise en question de TOUS les responsables de ce triste spectacle dont les Boulonnais sont victimes.

1/ LES FAITS

Lors d'un vœu déposé par l'élue EELV, cette dernière donne la parole à un citoyen sans que cela n'ait été prévu à l'ordre du jour et en présence de journalistes et caméras. Le maire s'emporte et ses agents violentent certains des journalistes présents. Le maire annonce alors se mettre en retrait de ses fonctions. Ce dernier et le citoyen (père d'Adam, cycliste de 16 ans tué sur la rue Le Corbusier), trouvent toutefois le moment pour un échange apaisé. 

2/ LES RESPONSABLES

Il n'y a qu'un auteur de violences physiques : la mairie de Boulogne-Billancourt, dont la dérive est à condamner sans équivoque.

Il est cependant à noter que le maire en a immédiatement tiré les conséquences en annonçant son retrait et en échangeant directement avec le père d'Adam. Faute avouée et réaction responsable, qui doit être saluée.

Il reste aussi de notoriété publique que les réactions d'humeurs du maire se sont accrues depuis le décès de son fils (dont le 7ème anniversaire était survenu la veille) et de son ancien premier adjoint. Exploiter ces crises pour espérer en récolter le fruit politicien est honteux, inhumain et coupable.

Ce 2e coupable n'est pas le père d'Adam. Il n'est pas responsable des journalistes venus sur place (moteurs de colère), car il n'a pas choisi la mort d'Adam. Il l'a subie et continue de la subir, tout comme le maire subit les décès évoqués précédemment. Je tiens à exprimer ma compassion à l'un comme à l'autre.

Il n'a pas davantage de responsabilité sur la parole donnée pendant le vœu de l'élue EELV. Celle-ci en est responsable & aurait dû permettre à l'administration de l'anticiper pleinement. Elle ne pouvait ignorer les réactions vives du maire, sur lesquelles elle a en partie fait campagne il y a un mois. Elle ne pouvait ignorer le décès de son fils. Elle porte donc, à mes yeux, une responsabilité dans le triste spectacle dont les boulonnais sont à la fois tous et seules victimes. Je précise "à mes yeux" car une plainte déposée par les journalistes agressés entraînera une enquête qui doit librement suivre son cours.

3/ LES PISTES POUR EN SORTIR PAR LE HAUT

A - Agir enfin pour trouver un équilibre entre le vélo et la voiture à Boulogne. C'était un de mes thèmes de campagne législative et nul ne peut se résoudre à une absence de réponse, longue de trois ans, surtout suite à un drame. Je regrette à ce titre les propos de la sénatrice Christine Lavarde, qui s'est limitée à présenter l'élue EELV en "pro vélo", comme si c'était la source du problème, & surtout, comme si c'était le défaut n⁰1 d'EELV. Non, non et non, j'ai fait compagne sur le sujet ! Si le paysage politique se limite à une gauche anti voitures et à une droite anti vélo, il ne faut pas s'étonner de la multiplication des candidatures, dont la mienne, dans les zones urbaines et péri-urbaines. Nous avons tous besoin de la liberté de circuler.

B - Prendre le recul nécessaire sur les événements. Le maire a ouvert la voie à cette direction. D'autres doivent suivre :

  • l'élue EELV devrait au moins reconnaître qu'un tel vœu n'aurait jamais dû être déposé aussi près du décès du fils du maire. Ces procédés laissent croire à des coups tordus semblables à ceux auxquels j'ai eu droit en étant son adversaire aux élections législatives. Et ce n'est pas sans lien avec...
  • la majorité municipale qui n'a pas retranscrit les faits avec fidélité, et qui a accusé l'élue EELV d'avoir fait venir la presse. À tort, puisque cette dernière suivait le père d'Adam dans le cadre d'un reportage plus global.

C - Cette crise doit reposer la question de la vidéotransmission des conseils municipaux de Boulogne-Billancourt, ville de plus de 100 000 habitants. Force est de constater qu'avec ou sans vidéo, ceux qui veulent faire le buzz à l'insoumise le font. Cependant, la vidéotransmission systématique permettrait de décroître considérablement la pression que représente la présence ponctuelle de la presse.

Voilà, en quelques mots, trois pistes à mon avis essentielles pour permettre au débat et à l'action politique de retrouver la voie de la vertu et de la confiance. Pour le reste, cessons de parler des événements et laissons la justice faire son travail.