Le 10 septembre, que faire ?

28/08/2025

Il y a déjà près d'un mois, un ensemble d'internautes, issus des mouvances libérales-libertariennes (#NicolasQuiPaye) et souverainistes, ont lancé un appel au blocage du pays le 10 septembre prochain, pour protester contre le budget Bayrou dont l'essentiel de l'excédent provient du monde du travail, sans équilibre ni ménagement. Depuis, bien des choses ont changé.

Premièrement, la mouvance syndicale et de gauche radicale s'en est mêlée, polarisant en sens inverse un mouvement contestataire qui l'était déjà. Certains d'entre eux, tout particulièrement LFI, deviennent des repoussoir pour les historiques du 10 septembre. D'autres, justement issus des syndicats et de LFI, reste prudents de peur de se mêler de ce qu'ils qualifierais certainement de "fachos".

Deuxièmement, François Bayrou a décidé de solliciter un vote de confiance le 8 septembre, soit l'avant-veille, et la configuration des forces laisse croire à la chute du gouvernement le même jour. Si cela se produit, l'objet initial de la manifestation du 10 sera caduc, et les personnes qui resteront manifester seront majoritairement celles qui veulent se faire plaisir à tout casser, et que l'on connaît bien puisque ce sont elles qui viennent décrédibiliser les revendications sociales de toutes les manifestations précédentes.

Dans une telle configuration, il n'y a plus lieu de se mêler d'une mouvance qui n'aura de toute façon ni la spontanéité (ça fait un mois que la date est connue et l'objet sera caduc) ni le panache des Gilets jaunes il y a près de sept ans. Gardons des forces pour l'après-Bayrou ; il n'y aurait aucun sens à ce que les colères populaires s'expriment plus fortement pour la chute d'un gouvernement déchu que pour l'application d'un abusif Article 16 - puisque le message du président de la République est suffisamment flou pour inclure cette possibilité.